L’enseignement supérieur au Puy – L’Eveil 8 janvier 2012

RAISONS ET HORIZONS

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU PUY-EN-VELAY

La publication des résultats du récent sondage IPSOS-L’EVEIL doit nous permettre de mieux connaître la réalité de notre ville et la manière dont celle-ci est perçue par ses propres habitants. L’extrait du sondage présenté dans l’édition du samedi 31 décembre met l’accent sur l’opinion des jeunes, et pour compléter les données chiffrées le journaliste a recueilli  l’avis  d’une jeune lycéenne en classe terminale dans un établissement secondaire de la ville.
La première partie de son propos m’a plongé dans l’embarras : ce qu’elle dit n’est pas erroné, mais le ton lapidaire de son affirmation claque comme une condamnation. Avec ingénuité cette jeune fille semble  ignorer le développement très important de l’enseignement supérieur sur le Puy dans les trois dernières décennies.
Je voudrais simplement rappeler quelques faits bien réels que d’aucuns, même parmi les plus âgés, pourraient avoir oublié.
L’offre d’enseignement supérieur dans notre ville s’est considérablement développée depuis le début des années 80 où l’enseignement post-baccalauréat se réduisait pratiquement à la formation du personnel infirmier. Une étude conduite en juillet 2007 recensait 26 formations différentes, qui préparaient à des Brevets de Technicien Supérieurs, à des Diplômes Universitaires de Technologie, à des Licences professionnelles, à un Master PRO, etc.  Depuis deux ans est venue s’ajouter une Classe Préparatoire PCSI (Physique, Chimie, Sciences de l’Ingénieur). Ces formations peuvent accueillir à chaque rentrée plus de 1100 étudiants en première année, ce qui donne, avec des cursus de 2ou 3 ans, près de deux mille jeunes qui poursuivent des études supérieures au Puy. Ce n’est pas rien !
Ces formations supérieures ne sont pas tombées du ciel : leur ouverture et leur maintien au Puy-en-Velay résultent des efforts conjugués de nombreux partenaires, unis par une volonté commune de faire du Puy une vraie ville de formation supérieure au service des jeunes et de leurs familles, pour un réel développement économique.
Les chefs d’Etablissements publics et privés ainsi que les groupements d’enseignants  de différentes disciplines ont joué un rôle essentiel et ont souvent été à l’origine de l’ouverture de ces formations. Ils ont été non seulement encouragés mais appuyés très efficacement par les responsables politiques et économiques : les représentants de l’Etat (Préfecture et Inspection Académique), les Parlementaires, le Président du Conseil Général, la Mairie du Puy, le District urbain (qui a précédé la Communauté d’Agglomération), les Chambres Consulaires… A chaque fois il a fallu veiller à ce que la charge financière soit équitablement répartie entre les différents partenaires (Etat, Région, Département, District, Ville, CCI, …) compte tenu de leurs compétences et de leurs capacités contributives respectives. Ce n’était pas chose facile.
Mais l’élève de Terminale interviewée considère que «les formations qui sont dispensées (au Puy) sont trop spécifiques ». Qu’elles  soient « spécifiques »,  oui. Le sont-elles trop ? C’est à voir.
En effet le choix des formations à ouvrir a souvent été l’objet de négociations âpres et difficiles. Certains responsables régionaux ou rectoraux auraient bien vu de n’ouvrir au Puy que des formations générales courtes qui auraient pu absorber pendant un ou deux ans un grand nombre de bacheliers du cru encore indécis sur leur orientation professionnelle. Moyennant quoi un recrutement presqu’exclusivement local aurait conduit ces formations à jouer le rôle de « parking », avec un niveau des plus modestes puisqu’aucune concurrence n’intervenait dans le recrutement. S’il est  normal que des jeunes du Puy qui veulent devenir médecins, architectes ou ingénieurs aillent poursuivre leurs études dans de grands centres universitaires, il était indispensable que d’autres jeunes viennent de toute la France recevoir leur formation au Puy-en-Velay, parce que les formations qui y sont proposées sont rares, « pointues », comme l’on dit, et donc précieuses.  La création de l’Ecole Supérieure Européenne de l’Emballage et du Conditionnement (ESEPAC), l’ouverture d’une Section de Technicien Supérieur de Biotechnologie avec option phytologie, ou encore l’ouverture successive des trois département d’IUT (Chimie Sciences des matériaux, Informatique et Imagerie numérique, Services et Réseaux de Communication), voilà autant d’exemples de formations qui attirent des étudiants de toute la France, ce qui permet une réelle émulation et le maintien d’un niveau élevé de formation correspondant bien à ce qu’attendent les employeurs qui n’hésitent pas à recruter des jeunes aussi bien formés au Puy-en-Velay.
Eclairer un passé encore tout récent permet de mieux comprendre le présent, et d’en user à bon escient. Je souhaite à tous les lycéens du Puy une excellente année scolaire couronnée de succès afin qu’ils puissent  ensuite recevoir la formation supérieure qui leur convient le mieux, au Puy ou ailleurs…
Serge Monnier
Le 1er janvier 2012

  • Post category:Articles